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Ghanta Karna, ou la fête de la mort du démon “Cloche-Oreilles”

Ghanta Karna Dans la longue liste des festivités qui rythment la vie des népalais, près d’une trentaine, sans compter les fêtes propres à certaines ethnies comme celles, chez les newars, majoritaires dans la vallée de Katmandou, liées aux différentes étapes de la vie (vers 5 mois, première bouchée de riz, à 2 et 4 ans célébration marquée de l’anniversaire, entre 6 et 10 ans mariage des jeunes filles avec le dieu Narayan,…), nous avons assisté le 20 juillet dernier à celle de Ghanta Karna durant laquelle on célèbre la mort du démon “Cloche-Oreilles”, du népali “Ghanta”, cloche, et “Karna”, oreilles.

D’après les Puranas, groupe de textes mythologiques et religieux de la littérature hindouiste, Ghanta Karna aurait été créé par le dieu Shiva (le destructeur) pour contrôler la variole qui, autre histoire, serait née de sa propre sueur. Grand adorateur de Shiva, le démon détestait le dieu Vishnu (le protecteur). Son aversion à l’égard de Vishnu était si grande qu’il s’accrocha une cloche à chaque oreille pour que leur tintement l’empêchasse d’entendre prononcer son nom, d’où son nom de Ghanta Karna, “Cloche-Oreilles”. Plus tard, après de nombreuses tentatives de Shiva pour le lui faire comprendre, Ghanta Karna finit par réaliser que tous deux étaient en réalité la manifestation d’un seul et même dieu (avec Brahma, le créateur), atteignant ainsi le salut.

Selon la mythologie locale, le démon Ghanta Karna terrorisait la vallée en volant les gens, en kidnappant et tuant femmes et enfants, jusqu’au jour où ils firent libérés par… des grenouilles. Un jour, un grand nombre de grenouilles se rendit à l'endroit où séjournait le redoutable démon. Elles se mirent alors à coasser jusqu’à ce que le démon, irrité, se lance à leur poursuite. Continuant à coasser, les grenouilles s’enfuirent en bondissant jusqu’au milieu d’un marécage où le démon, qui les avait suivies dans sa fureur sans se méfier, fini par se noyer.

La célébration de cette fête présente aujourd’hui différentes formes dont la trame commune reste la chasse du démon hors du village pour le brûler. En chassant ainsi le démon, les villageois chassent symboliquement de la vie du village tout ce qui revêt un aspect négatif, de la sécheresse aux moustiques.

A cette occasion, les villageois de Bode par exemple fabriquent une effigie en paille du démon qu’ils affublent d’un masque grossier. Le démon est ensuite transporté en trombe hors du village par des porteurs devenus la cible de toute sorte de projectiles en paille tirés des maisons longeant le parcours et destinés, en principe, au démon. Il va sans dire que ce principe n’est que théorique. Haha, touché mon lapin ! Depuis son lieu de formation, le cortège “démoniaque” traverse trois places dans le village, les habitants de chacune des places prenant le relai des porteurs de la place précédente.

Après le passage du démon, subsiste un feu de paille autour duquel tous les villageois viennent effectuer une triple circonvolution pour que l’enchantement prenne effet.
Nous ne saurons malheureusement pas si celui-ci marche vraiment. N’ayant effectué qu’un tour, nous avions rendez-vous le soir même dans notre chambre avec des moustiques revanchards à la trompe bien aiguisée.
Kabita préparant des munitions contre les por... le démon Munition anti-démon, 100% bio Préparation du démon Ghanta Karna Préparation du démon Ghanta Karna Préparation du démon Ghanta Karna Sur le toit, nous attendons le passage du démon Toujours rien à l'horizon Circonvolution enfumée, Sunita et Unu Circonvolution enfumée, Suji

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