L'envie de découvrir d'autres cultures et de partager un peu de notre temps en nous rendant utile nous taraudait déjà depuis un moment mais restait le plus difficile, sa concrétisation.
Nous avons commencé par envisager un volontariat long terme par le biais de l’Association Solidarités Jeunesse par laquelle Sindy était passée pour sa mission de 2 semaines au Vietnam, en septembre 2007.
En novembre 2007, nous avons ainsi rencontré un correspondant de cette association à Paris pour en discuter. Nous avons d'emblée évoqué le Népal. Inconditionnels de la montagne et de toutes les activités physiques qui s'y rapportent mais également très attirés par les charmes de l'Asie, l’occasion de faire d’une pierre deux coups était trop belle pour ne pas être saisie. Malheureusement, ce premier entretien n'a rien donné de précis. Nous devions nous revoir en mars 2008.
Entre temps, à l'occasion du nouvel an, comme un signe, le destin nous a donné la chance de rencontrer Alain et Nicole, grands amoureux du Népal ayant participé entre autre à la création de l’école pour enfants défavorisés Lotus Innovative School de Bode.
Les choses se sont alors très vite mises en place dans notre esprit.
Nous nous sommes donc revus pour leur exposer notre projet : enseigner le judo aux enfants de l'école, en essayant de pérenniser aussi bien l'activité qu'un lieu pour la pratique d'activités physiques et sportives, et leur dispenser quelques cours de français.
Enthousiasmés par cette idée, Alain et Nicole nous ont tout de suite apporté leur aide en nous mettant en contact avec l'école et en nous aidant à trouver un logement.
Nous avons alors commencé à préparer ce projet. Pendant les discussions qui ont accompagné cette préparation, et bien que l'école fut ravie d'une telle initiative, nous nous sommes rendus compte que ses priorités étaient quelque peu différentes aussi avons nous décidé d'œuvrer en premier lieu pour son agrandissement afin d'accroître sa capacité d’accueil et son confort (2 toilettes aujourd’hui pour plus de 200 enfants). Le projet s'étoffait et nos difficultés avec.
Si nous ne savons malheureusement pas toutes celles qui nous attendent, nous voilà aujourd'hui confrontés à la première d'entre elle, réunir les fonds nécessaire au financement du projet : en premier lieu pour l'agrandissement de l'école donc, mais aussi pour l'achat du matériel nécessaire à la pratique du judo. Le grand défi de presque tous les projets...
A cet égard, beaucoup de beaux projets autour du judo ont déjà vu le jour, portés par autant de passionnés de notre discipline. La lecture de la revue spécialisée "L'Esprit du Judo" qui s'en fait régulièrement l'écho nous a d'ailleurs permis de rêver que nous pouvions nous aussi apporter notre pierre à l'édifice. Nous nous sommes ainsi naturellement demandés si nous ne devions pas créer une association ad hoc. Mais toutes ces actions, pour magnifiques qu'elles soient, me laissaient comme un drôle de sentiment d'"émiettement". Ayant décidé de quitter mon travail de juriste actuel pour celui d'enseignant, l'action de l'Alliance française pour le "rayonnement de la langue et de la culture française" à travers le monde (plus de 1 070 comités installés dans 135 pays) me trottait en tête lorsque je pris connaissance de la naissance de l'association Judokas du monde, "association formée par des judokas de tous les pays et de tous les continents", co-fondée... par des amis !
Ni une ni deux, nous avons pris contact avec eux pour discuter de notre projet et nous associer à eux. "Entraide et prospérité mutuelle" nous dit le judo.
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Projet Kano-Népal |
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Genèse de l'Ecole du Judo |
Une envie de voyage, une envie de rencontres, de partages, une passion commune pour le judo et la même volonté de faire quelque chose qui ait un "sens".
Comme souvent, tout a été une histoire de rencontres.
La première, celle avec le judo. A 10 ans en ce qui me concerne, en allant chercher mon petit frère au club. A 23 pour Sindy, dans la foulée de la seule médaille olympique française de la discipline ramenée d'Athènes par la formidable Frédérique Jossinet. Une grande combattante de moins de 48 Kg dont la pugnacité et la force morale n'ont pas laissé indifférent.
La seconde, celle de nos professeurs pour lesquels nous n'avons pas assez de mots pour les remercier de leur gentillesse et de leur bienveillance, et de nos amis de clubs sans lesquels il n'y aurait pas eu de "progrès mutuel", fondement de notre pratique.
La troisième rencontre fut la nôtre. Bien que juristes tous les deux, c'est sur le tapis que nous nous sommes rencontrés. Nous partagions un métier et avions la même passion, il s'avèrera que nous avions les mêmes rêves.
La dernière enfin, celle de Nicole et Alain à l’origine de l’école pour enfants défavorisés "Lotus Innovative School" à Bode au Népal, près de Katmandou.
De toutes ces rencontres est née l'idée que nous pourrions consacrer un peu de notre vie à partager avec des enfants défavorisés ce que nous avons nous même reçu du judo tout en l'associant à l'enseignement de quelques notions de français voire, dans un avenir un peu plus lointain, le temps de passer les diplômes nécessaires, au métier de professeur des écoles.
Le Népal sera ainsi notre première étape...
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L'école Lotus Innovative School de Bode |
L’école Lotus Innovative School a été construite et inaugurée en 1994 dans le cadre d’un projet pensé conjointement entre une association française, L’Etape, et une organisation non gouvernementale népalaise, Ordev. Elle se situe à Bodé, à une demi-heure à l'est de la capitale népalaise Katmandou.
Le projet de création de cette école a été dicté par une idée simple : permettre à des enfants défavorisés de suivre une enseignement de base pour tenter de leur assurer un avenir meilleur dans un pays qui fait partie des 10 pays les plus pauvres du monde. Les frais de scolarité s'élèvent ainsi à 1,80 $ US par mois au lieu des 30 $ US que coûte en moyenne une école privée, pour un salaire moyen de 50 $ US.
Grâce à ce projet, l’association L’Etape, association d’aide à la réinsertion de jeunes délinquants à travers des projets humanitaires, a également permis à une douzaine de jeunes de participer activement à la construction de l'école.
L’école comprend un étage et 2 toilettes que se partagent professeurs et élèves dont le nombre est passé d’une vingtaine en 1994 à plus de 200 aujourd’hui.
Seul le financement du terrain de l’école et de la construction de celle-ci a pu être assuré. En guise de cour de récréation et d'air de jeu, les écoliers partagent aujourd'hui un terrain vague voisin avec quelques vaches, impraticable par mauvais temps.
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Judokas du Monde |
Créée en 2007, cette association formée par des judokas de tous les pays et de tous les continents, soutenue par des universitaires, des journalistes, des professeurs de judo, des athlètes de niveau mondial, a pour vocation de faire partager la connaissance du judo et les valeurs que cette discipline véhicule, à travers le partage des connaissances par le plus grand nombre, en particulier par des pratiquants défavorisés ou résidant dans des pays émergents.
L’association s’est donnée pour objectif de créer, de soutenir, d’animer et de coordonner l’organisation de manifestations sportives et culturelles autour du judo.
Parallèlement au projet Kano-Népal que nous animons, l'association travaille actuellement sur le projet « Brésil 2008 » en partenariat avec le Brésil et notamment Flavio Canto, brillant judoka brésilien, médaillé de bronze aux jeux olympiques d’Athènes, qui œuvre aujourd’hui en faveur des enfants des favelas de Rio de Janeiro.
L’association française Judokas du Monde soutient ce projet brésilien à travers : une collecte nationale de matériel neuf ou d'occasion (judogis, ceintures, zooris...) et l’organisation d’un stage avec Flavio Canto et Jane Bridge (première championne du monde de l'histoire en 1980 et en vétérans en 2007 !) fin 2008-début 2009.
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Yann |
Je suis né en 1977 à Paris d’une mère artiste peintre et d’un père sculpteur. Après avoir vécu 2 ans en Italie, à la villa Médicis de Rome, j’ai grandi dans différentes cités d’artistes de la butte Montmartre. J’en garde un intérêt marqué pour toute forme d’expression culturelle mais ne pratique, qu’à titre très (très) amateur, la photographie.
Tombé très tôt dans le sport, j’ai pratiqué le tennis, la natation, l’athlétisme… mais c’est le judo, commencé à l’âge de 10 ans, qui a retenu mon attention. Ecole de vie avant tout, cet art martial devenu sport olympique est, depuis mes débuts, une source d’enrichissement personnel continue. Je suis aujourd’hui ceinture noire 3ème dan. Je suis également un adepte du monde vertical et pratique escalade et trek en montagne aussi souvent que possible.
Loin du monde artistique et sportif qui a baigné mon enfance, j’ai fait des études de droit qui se sont terminées par l’obtention de deux Masters II juridiques à l’Université Paris II relatifs au monde de l’information et de la communication.
A la sortie de mes études j’ai exercé la fonction de juriste jusqu’au lancement du projet Kano-Népal.
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Sindy |
Je suis née en 1981 à Thiais près de Paris. J’ai grandi dans un cercle familial soudé, originaire notamment du sud ouest de la France.
Très rapidement, j'ai développé un grand attachement à la pratique sportive. Débutant par la gymnastique, j'ai poursuivi par le volley ball puis, en 2004, lors des jeux olympiques d’Athènes, ce fut le coup de foudre pour le judo. En 2008, je concrétise cette passion en devenant ceinture noire.
Parallèlement au judo, j’arpente plusieurs fois par an avec tout autant d'enthousiasme nos massifs montagneux, et pratique depuis peu, dans un tout autre registre, du violon, au grand dam de mon voisinage.
Diplômée d'un Master II en droit du travail, j'ai exercé les fonctions de responsable du personnel jusqu’à mon départ pour le Népal dans le cadre du projet Kano-Népal.