Une fête chassant l’autre, le démon “Cloche-Oreilles” tout juste chassé des villages, et à peine le temps pour les enfants de passer leurs examens de fin de premier trimestre, le Népal a célébré le 6 août dernier la fête de la vache ou Gaï Jatra. Le terme de fête peut surprendre quand on sait que les népalais commémorent à cette occasion la perte d’un proche durant l’année écoulée. Mais, comme nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion de le vivre et de l’écrire, les népalais sont des gens plutôt festifs. Aussi, la procession qui a lieu ce jour là tient plus du carnaval que du cortège funèbre tel qu’on le conçoit chez nous. L’événement est rattaché à la vache, animal sacré, car c’est elle qui conduit les fidèles vers le “paradis”.
Au cours de cette fête, toutes les familles qui ont subi un deuil dans l’année défilent soit accompagnées d’une vache, soit avec un enfant déguisé en vache, soit portant une sorte de pyramide de bambou représentant une vache avec la photo du défunt dessus, ou encore poussant un chariot sur lequel repose une vache (factice cette fois-ci) près de la photo du défunt (liste non exhaustive), le tout évidemment en musique. Les modalités dépendent notamment de l’âge du défunt et de la ville où se déroule la procession. A Bahktapur, magnifique cité médiévale à l’est de la capitale, nous avons également assisté à des représentations "musicales" plus locales : des groupes de gens, parfois d’enfants, entrechoquant des bâtons en bois de manière plus ou moins synchronisée : tac, tac, aïe… oups, désolé.
Cette fête est l’une des plus populaires au Népal car durant les quelques jours qu’elle dure, toutes les moqueries et toutes les “folies” (se promener déguisé en vache…) sont autorisées. Les népalais profitent surtout de leur plus grande liberté d’expression pour faire la satyre des personnalités politiques. Une fois dans l’année, on comprend que l’événement soit apprécié.
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