Projet Kano-Népal

Dans la longue liste des festivités qui rythment la vie des népalais, près d’une trentaine, sans compter les fêtes propres à certaines ethnies comme celles, chez les newars, majoritaires dans la vallée de Katmandou, liées aux différentes étapes de la vie (vers 5 mois, première bouchée de riz, à 2 et 4 ans célébration marquée de l’anniversaire, entre 6 et 10 ans mariage des jeunes filles avec le dieu Narayan,…), nous avons assisté le 20 juillet dernier à celle de Ghanta Karna durant laquelle on célèbre la mort du démon “Cloche-Oreilles”, du népali “Ghanta”, cloche, et “Karna”, oreilles.

Nous étions à peine remis de nos dernières émotions qu’un nouveau coup de téléphone nous annonçait la tenue d’une nouvelle compétition pour les enfants. Explosion de joie de nos jeunes judokas à qui une nouvelle chance de médaille est offerte et nouveau casse-tête pour Sindy et moi qui devont procéder à leur sélection et planifier un nouvel entraînement intensif pour les deux petites semaines qui nous séparent du championnat.

La journée des professeurs. Une journée nationale dédiée aux enseignants au cours de laquelle les enfants de l’école leur apportent de petits cadeaux en signe de gratitude. Ça laisse rêveur…
Non seulement il ne s’agit pas pour eux d’une contrainte mais en plus ils vous en parlent plusieurs jours à l’avance avec entrain. Peut être le fait qu’ils n’aient pas cours ce jour là n’y ait pas complètement étranger. Nous attendions donc cette journée avec impatience pour voir de nos propres yeux qu’un tel événement était bien possible. Et il l’est.

Il aura fallu attendre patiemment (une vertu fort sollicitée ici) que tout un tas de conditions favorables soient réunies pour que l’école puisse lancer les travaux destinés à améliorer ses conditions d’accueil, mais cette fois ça y est, le chantier est lancé.
De quoi s’agit-il ?

Pourquoi l’homme peut-il vivre jusqu’à cent ans ? Voici une réponse toute locale rencontrée par Sindy lors de ses cours d’anglais :

Un jour, le dieu Brahma, créateur de la Terre, réunit tous ses enfants pour connaître leurs doléances. "Tout va-t-il pour le mieux dans votre vie ou avez-vous des raisons de vous plaindre ?" questionna-t-il.

Tous les sujets se regardèrent mais personne ne parla. Au bout d'un moment, la mule rassembla son courage et dit : "Seigneur, vous m'avez donné comme aux autres quarante ans de vie. Or, je dois porter de lourdes charges et servir l’homme. C'est vraiment très dur. Le servir pendant quarante ans est trop long. S'il vous plaît, ayez pitié et diminuez ma vie de vingt ans".

Brahma sourit d'abord puis il parla : "Mes chers enfants ! La mule ne souhaite pas vivre ses quarante ans. Lequel d'entre vous souhaite vivre plus longtemps ? Je lui donnerai la moitié de sa vie. Parlez, mes chers enfants ! Qui souhaiterait une vie plus longue ?"

"Mon Seigneur", répondit rapidement l'homme, "quarante ans, c'est trop court pour moi. J'aime beaucoup ma vie et ne souhaite pas mourir si tôt. S'il vous plaît, acceptez d'ajouter à ma vie les vingt années dont la mule ne veut pas. Je vivrai ainsi pendant soixante ans."

"Ainsi soit-il", dit Brahma.

Le bœuf intervint à son tour. “Mon Seigneur, je suis fatigué de ma vie. Je ne souhaite pas vivre pendant quarante ans. Je dois travailler dur. Je dois labourer les champs et servir l’homme. C’est très difficile. S’il vous plaît, ayez pitié, et donnez vingt ans de ma vie à quelqu’un d’autre”, implora-t-il d’une voie triste.

Quand Brahma entendit le bœuf, il ressentit beaucoup de pitié pour lui. Il dit : “Et bien mes enfant, qui souhaite vivre plus longtemps ? Qui souhaite ajouter ces vingt années à sa vie ?”.

L’homme se signala de nouveau. Il s’agenouilla aux pieds de Brahma et dit : “mon Seigneur, ces animaux ne connaissent pas l’importance de la vie. Celle-ci est très précieuse. Nous n’en aurons pas d’autre. C’est pourquoi, je souhaite vivre plus longtemps. S’il vous plaît, accordez moi ces vingt années supplémentaires”.

“Ainsi soit-il, tu vivras quatre-vingts ans !” dit Brahma.

Enfin, vint le tour d’un vieil hibou. “Mon Seigneur” dit-il, “je ne vois pas le jour et je dois chercher ma nourriture la nuit. C’est très difficile. C’est pourquoi je ne souhaite pas vivre quarante ans. S’il vous plaît, acceptez de diminuer la durée de ma vie”.

“Mais qui souhaite récupérer tes années ?” demanda Brahma.

Tous furent de nouveau silencieux. Ils se regardèrent les uns les autres mais personne ne parla. L’homme intervint une nouvelle fois : “Mon Seigneur, je souhaite vivre la moitié de 'l’âge du hibou également” dit-il. “Je souhaite vivre plus longtemps”.

“Ainsi soit-il ! L’homme vivra cent ans !” déclara Brahma.

Ainsi, l’homme a-t-il obtenu la vie la plus longue de tous. Mais en contrepartie de cette longévité, il devra accomplir le travail de la mule de 41 à 60 ans, puis celui du bœuf de 61 à 80 ans avant de finir par connaître le sort du hibou jusqu’à ses cent ans.